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Creully lève le voile sur l’union Sitera

De gauche à droite : Philippe Legueltel, animateur, Stéphane Carel et Pascal Desvages, DG et président de la coopérative de Creully, Jérôme Charpentier, président de Sevépi et de Sitera, et Anne-Laure Paumier, directrice adjointe d’Intercérales, lors de l'assemblée générale de la coopérative de Creully, jeudi 28 novembre, à Caen (Calvados).

Le projet d’union de commercialisation pour environ 1 Mt de grains qui associe également les coopératives Sevépi et Garun-Paysanne a été dévoilé, jeudi 28 novembre, en assemblée générale de la coopérative de Creully.

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Massifier près d’un million de tonnes de collecte sur des territoires différents et complémentaires en vue d’obtenir une meilleure performance économique. C’est tout l’enjeu du projet d’union de commercialisation baptisée Sitera, qui signifie céréales en grec ancien. Dévoilé jeudi 28 novembre lors de l’assemblée générale de la coopérative de Creully, ce projet associe également les coopératives Sevépi et Garun-Paysanne, laquelle tenait son AG le jour même.

Pleinement opérationnelle au 1er juillet

L’union est actuellement « en phase de rodage », une phase au cours de laquelle Sevépi assure la commercialisation en prestation de service pour ses deux autres partenaires. Elle sera pleinement opérationnelle à l’ouverture de la campagne, le 1er juillet 2025. En termes de chiffres d’affaires, chacune des trois structures développe une activité de taille similaire aux alentours de 120 à 180 M€.

En termes de collecte, Sevépi représenterait environ la moitié des volumes et les deux autres coopératives un quart chacune. La direction de la commercialisation est confiée à Sevépi, tandis que la comptabilité incombera à la coopérative de Creully et la communication à Garun-Paysanne. Une présidence tournante est prévue sur trois ans et le premier mandat est confié à Jérôme Charpentier, président de Sevépi.

Une union « sur mesure »

« Il n’est pas exclu que la structure puisse accueillir d’autres coopératives à condition de respecter la règle de ne pas avoir de territoire de collecte commun avec l’une des autres structures », complète Jérôme Charpentier.

« Nous aurions pu rejoindre une union existante et nous mettre dans un moule… Nous avons au contraire fait le choix de créer une union sur mesure et qui nous ressemble. Nous voulons rester les mêmes et la relation aux adhérents ne changera pas. En revanche, les responsables de collecte de nos trois structures peuvent désormais fonctionner en équipe et, sur le plan humain, c’est beaucoup plus stimulant », souligne le président de la coopérative de Creully, Pascal Desvages.

« Il n’est en revanche pas question de fusionner les coopératives, nos territoires de collecte ne se touchent pas et il n’y a jamais eu d’ambiguïté. C’est ce qui nous a permis d’avancer vite et sereinement », souligne le DG de la coopérative de Creully, Stéphane Carel.

En bio aussi

En parallèle, une union est nouée également pour la commercialisation des grains en agriculture biologique. La coopérative de Creully ayant en effet rejoint depuis le mois de mai 2024 l’Union coops bio céréales (UCBC) qui compte environ 60 000 t de collecte annuelle.

Il s’agit là encore également d’intervenir sur un territoire plus large et complémentaire et de répartir les coûts et les risques alors que la collecte bio de Creully s’est fortement développée (jusqu’à 9 000 t). Cette adhésion à l’union démarre dans des conditions de marché plus positives. « Cette année, la France sera de nouveau importatrice nette de céréales bio, ce qui tire les prix vers le haut », souligne Pierre Vancoillie, metteur en marché pour l'UCBC.

À la conquête du sud (de Caen)

Au cours de l’exercice passé, la coopérative de Creully a dégagé un chiffre d’affaires de 127 M€ avec un résultat net en progression à 636 000 €. Pour cette campagne, elle peut compter sur une bonne moisson en 2024, en quantité et en qualité, avec un territoire de collecte relativement épargné par les pertes de rendement qu’a connue l’Hexagone et de bonnes conditions météorologiques lors de la moisson.

Parmi les projets, la coopérative réfléchit à offrir un service de support administratif à ses adhérents. En outre, un élargissement de la zone de collecte est en projet sur le territoire de la plaine Sud de Caen où l’entreprise est jusqu’ici peu présente. La volonté est de prendre des parts de marché pour faire face à une situation d’urbanisation sur son territoire et de diversification des assolements, notamment dans le secteur des fibres (lin et chanvre) et de l’œillette qui réduisent d’autant la collecte de grains pour la coopérative. Cette dernière continue d’afficher également ses ambitions sur les marchés de la pomme de terre, notamment industrielle.

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